Comprendre la réponse de l’immunité aux facteurs abiotiques

Comprendre la réponse de l’immunité aux facteurs abiotiques

Si les SDP montrent des effets robustes en conditions contrôlées sur jeunes plantules de pommier, leur efficacité au verger est souvent variable d’une année à l’autre. L’activation efficace de l’immunité de la plante dépendrait donc des facteurs de l’environnement. Cependant, nos résultats indiquent que les SDP induisent l’expression de gènes de défense quel que soit l’environnement. Ceci suggère qu’au-delà de l’état d’activation des défenses, l’environnement modifie l’état physiologique de la plante, favorisant « l’accueil » du bioagresseur sous certaines conditions.

Nous recherchons des indicateurs de cet état physiologique, par exemple lié au ratio carbone/azote (C/N). Mieux comprendre l’effet des facteurs abiotiques sur l’immunité nécessite donc de considérer celle-ci au sens large, i.e. un arsenal de défenses couplé à des facteurs de sensibilité pouvant varier de manière orthogonale.

Au travers d’approches combinant écophysiologie et analyses multi-omiques, l’équipe vise à identifier les facteurs de sensibilité de la plante et les mécanismes susceptibles de les exacerber sous différentes contraintes environnementales, telles que la température élevée qui vulnérabilise le pommier, ou au contraire la limitation en azote qui le renforce face aux bioagresseurs. Le stress hydrique sera certainement à l’étude dans les prochaines années, étant donnée sa prédominance attendue avec le changement climatique. La prise en compte de conditions multi-stress comme celles rencontrées par l’arbre en verger est un élément de complexification dans la compréhension des mécanismes mis en jeu, nécessitant une démarche de modélisation que nous souhaitons mettre en place à court terme.